Collège Condorcet – Fleury-les-Aubrais
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Les élèves-grenouilles
La plongée vers le futur
Article mis en ligne le 1er juillet 2014
dernière modification le 12 juillet 2023

Après dix séances d’initiation à la plongée avec bouteille à la piscine des Jacobins en compagnie de la joyeuse troupe du « Parfum des mers » des établissements Dior, ce lundi était venu enfin le grand saut dans l’inconnu, la plongée sous-marine dans une ancienne carrière devenue centre aquatique et sportif.

Le départ était prévu à 7 heures 30. Tous les élèves étaient à l’heure pour une fois. Le dernier arrivé étant l’ami James qui n’avait pas pu se faire accompagner. Les plongeurs et nos professeurs étaient là aussi. Nous attentions, impatients de partir vers Beffes dans le Cher et de découvrir l’endroit où nous allions risquer notre existence ….

Le car n’arrivait pas. Nous commencions à tourner en rond, d’autant que notre cher directeur ne parvenait pas à joindre le chauffeur. Durant de longues minutes, nous pensâmes que le voyage allait être annulé, faute de ce maudit car qui ne venait pas. Il fut même question d’aller tous ensemble à l’île Charlemagne pour sauver ce qui pouvait l’être.

Les plongeurs n’étaient pas très contents à l’idée de patauger dans cette petite retenue d’eau, au milieu des bateaux et des badauds, d’autant que l’eau y est trouble. En plus, nous étions confrontés à un problème administratif : comment aller jusque-là sans autorisation parentale ? Naturellement, monsieur notre professeur voulait nous y emmener à pied, d’autant plus que nous venions d’essuyer un terrible orage.

Enfin, alors que nous étions au désespoir, la bonne nouvelle nous est parvenue : le responsable des cars avait réussi à joindre son chauffeur et celui-ci allait enfin venir. Il fallait simplement lui laisser le temps de se réveiller, de s’habiller et de nous rejoindre. Après avoir sauté de joie, nous prîmes le temps de savourer notre petit déjeuner.

Il était neuf heures quand nous grimpâmes enfin dans ce bus qui n’était plus fantôme. L’aventure sous-marine pouvait enfin commencer, ou du moins ses prémices car nous avions encore deux bonnes heures de route. Impatients sans doute, inquiets certainement de savoir à quelle sauce nous serions peut-être noyés, nous demeurions cependant très calmes.

Aussitôt arrivés à Beffes, nous eûmes droit à notre premier saut dans l’inconnu liquide. Hélas, il fallait enfiler les combinaisons, ce qui n’est pas une mince affaire. Combien d’entre nous restèrent coincés dans cette armure souple, à cause des bras qui ne glissaient plus, des pieds qui ne voulaient pas sortir malgré les sacs plastiques dont nous les avions chaussés.

Nous transpirions ; ce vêtement grotesque nous collait à la peau et plus d’un ressemblait davantage à un épouvantail qu’à un gracieux explorateur des profondeurs. Il fallut l’aide de nos accompagnateurs pour enfin parvenir à ajuster ce vêtement et pouvoir plonger dans l’inconnu liquide…

La différence entre la température extérieure, caniculaire ce jour-là, et l’eau nous fit l’effet d’un coup de poignard. Nous étions paralysés, parcourus de frissons terribles jusqu’à ce que l’eau s’infiltre partout et se réchauffe au contact de notre corps. Alors, ce fut la nouvelle épreuve des bouteilles…

Qu’elles étaient lourdes ! Que nous étions malhabiles avec ces palmes qui nous donnaient une démarche de canard ivre. Certaines ne parvenaient même pas à entrer dans l’eau, il fallut les laisser glisser à bout de bras. Puis ce fut la mise en bouche du détendeur. L’angoisse nous avait fait oublier les entraînements de la piscine. Océane s’étouffait, France pleurait, Valentin avait tout oublié, lui qui avait pourtant déjà plongé ici, Nicolas, pour une fois, ne faisait plus le malin, Hélène était paniquée, Safiya totalement tétanisée. C’était la déroute des plongeurs d’opérette.

Seuls Tommy et Océane coulaient des moments heureux en se tenant par la main. Quant à James, il avait été frappé par un terrible coup de foudre. Elle s’appelait Marine, un prénom prédestiné pour vous faire plonger au cœur de la passion. Alicia, à l’aise comme un poisson dans l’eau, restait muette comme une carpe tandis que Lucie, dans son désir de ressembler à une écrevisse, demeurait stoïque sous un soleil de plomb.

À tour de rôle, nous dépassâmes nos peurs et nos inquiétudes. Nous allâmes au fond de l’eau découvrir les maisons enfouies, le chemin de fer de la carrière, le tunnel mystérieux et les poissons qui venaient nous chatouiller. Nous avions le sentiment d’être libres, d’explorer un nouveau monde, bien loin de la piscine aseptisée.

En sortant de cette première expérience, nous n’avions qu’une envie : revenir après le repas, replonger dans ce monde que nous avions découvert, qui nous avait conquis et envoûtés. Nous déjeunâmes bien vite avant de revêtir à nouveau nos tenues en néoprène. Mais mouillées cette fois, elles étaient encore plus difficiles à enfiler. Ce fut un vrai calvaire...

La torture valait la peine d’être vécue. Le second plongeon fut plus merveilleux encore. Débarrassés de nos angoisses, nous n’avions plus que le bonheur de profiter du spectacle et de ce sentiment de plénitude. Nous pouvions retourner chez nous, riches de souvenirs pour le reste de notre vie ; un beau moment, unique et fort qui nous fut offert par nos amis du « Parfum des mers ! »

Sous-marinement leur.


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